Plus d’un an s’est écoulé depuis le début de l’urgence Covid-19 et plusieurs études mondiales s’interrogent sur l’évolution du bureau, le changement des habitudes de travail et les conséquences des processus de transformation digitale.
Est-ce la fin des espaces ouverts ? Devrons-nous tous disposer d’un bureau chez nous, même si l’espace disponible est de plus en plus limité ?
Nous avons déjà parlé de l’adaptabilité, de la capacité d’évolution, de la sécurité et du confort (dans cet article de juin 2020) : ces thèmes restent d’actualité et ils commencent à se concrétiser.
Travail à distance, face à face et hybride : un équilibre en évolution
Il y a ceux qui sont de retour au bureau depuis des mois et ceux qui n’ont pas encore réussi à le faire, mais la question la plus commune est la suivante : quelle sera l’importance du travail à distance dans notre avenir ?
Grâce au lieu de travail virtuel et digital, les coordonnées spatiales et temporelles du travail ont été réécrites, rendant les employés plus productifs et responsables : à l’avenir, travaillerons-nous uniquement dans un monde virtuel ou retournerons-nous lentement aux habitudes du passé ?
Est modus in rebus proclamé Horace, le poète latin. Ou plutôt : il y a une mesure en toute chose.
Il est préférable de rechercher un équilibre, une voie médiane précieuse qui puisse satisfaire tout le monde.
Il est nécessaire d’étudier de nouvelles formules sûres pour exploiter au mieux le potentiel des bureaux qui, pour l’instant, sont peu utilisés en raison de l’urgence sanitaire.
Le concept de travail hybride semble s’inspirer à cette philosophie, en proposant des périodes plus ou moins longues, réparties entre présence physique et travail à distance.
Pour plusieurs entreprises, en effet, la coexistence du travail au bureau et du travail à distance devient la nouvelle normalité, faisant du travail hybride une nouvelle façon de travailler.
L’espace physique de l’entreprise est ainsi transformé en un « bureau de transition« , où les personnes viennent à tour de rôle (selon un calendrier commun) pour permettre à chacun d’avoir son propre espace en toute sécurité.
On peut supposer que seulement les personnes qui ont un réel besoin se rendront au bureau, tandis que le reste des employés interagiront depuis chez eux. La connexion digitale et le partage des documents avec la partie de l’organisation qui travaillera à distance sera un élément indispensable pour la continuité des activités.
Un nombre croissant de plates-formes proposent désormais des logiciels et aident les entreprises dans leurs processus de digitalisation et dans l’approche de cette « nouvelle normalité », également avec des fonctions qui permettent, par exemple, la réservation de bureaux et de tables, le contact tracing (la recherche efficace de contacts) ou la planification des espaces en fonction de la densité des personnes pour assurer la distance physique. Cela encouragera l’attribution dynamique des bureaux afin d’augmenter le pourcentage d’utilisateurs qui les utilisent.
Un bureau tourné ”vers l’avenir”
Le journaliste John Seabrook, dans un article publié dans le New Yorker, a suivi de près un certain nombre de grandes entreprises américaines et les cabinets d’architectes qu’elles ont engagés pour transformer leurs bureaux en prévision du retour des employés.
Les points clés, communs aux différents répondants, semblent être les mêmes. Voici les principales :
- Zones « santé » – Des points de contrôle de la température seront placés à l’entrée des entreprises (déjà en place là où le travail a repris « normalement ») et il y aura un totem avec du gel désinfectant pour les mains dans chaque bureau.
- Éléments touchless – Dans la mesure du possible, les points de contact avec les surfaces seront éliminés. Il s’agit donc, par exemple, de portes automatiques, de serviettes activées par le mouvement et de petits appareils à commande vocale.
- Hot Desks – Dans les grands bureaux, les places ne seront pas attribuées, mais réservés par le biais de plateformes en ligne. Les bureaux seront disposés en « roue à aubes », avec des cloisons de séparation sur deux côtés, pour permettre une plus grande intimité sans perdre le potentiel du bureau ouvert.
Bureaux disposés en « roue à aubes »
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- Les espaces communs – deviendront un lieu d’interaction créative. Équipés de canapés, de fauteuils, de chaises, de tables et de meubles intelligents, ils permettront aux gens de se consacrer à leur travail loin de leur bureau et encourageront la collaboration entre collègues.
- Focus pod – Les « cabines » habituelles, fermées sur trois côtés, vont devenir un lieu d’échange de plus en plus présent, où les gens peuvent se rencontrer pour des réunions informelles. Un espace spécialement conçu pour encourager la discussion et l’interaction entre les personnes.
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- Salles de réunion – Elles devront être conçues en fonction d’équipes hybrides (à distance et en présence), avec des écrans de grande taille, des systèmes de connectivité et un système audio de nouvelle génération.
- Salles individuelles – Seront réservées uniquement aux fonctions qui exigent une confidentialité constante, comme le bureau du PDG ou les bureaux des responsables des ressources humaines
Que peut-on en conclure ?
Le bureau du futur, également par les interactions physiques et sociales des employés, restera une source d’inspiration, un centre névralgique de discussion et de développement, et continuera à être un signal fort de prestige, de marque et de confiance avec toutes les parties prenantes.
Il va plutôt changer dans l’organisation et la distribution des espaces : moins de bureaux mais plus d’espaces communs, flexibles et technologiques. Des espaces ouverts et fluides, avec une alternance d’espaces de travail et de détente.
L’aménagement restera « open space », mais les grands groupes de personnes seront divisés en petites équipes. L’objectif sera de réduire le nombre de personnes de chaque groupe de travail et d’éviter les regroupements. Les gens retrouveront la vie privée et l’espace que le système traditionnel de bureau ouvert leur avait « volé », car l’avenir se rapproche
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